Bien chers visiteurs de cette page, peut-être ne connaissez vous pas l'origine de la crèche dans les maisons ? Je vais donc vous raconter d'où vient cette tradition qui nous est si chère à nous chrétiens, croyants ou pas !
D'après l'évangile selon saint Luc, Jésus est né dans une étable. L'endroit où il est déposé à sa naissance est désigné par le mot de mangeoire, qui se dit cripia en latin, d'où est issu le mot « crèche ». Par extension, la crèche s'apparente à l'étable tout entière.
Il semblerait que la fête de Noël, célébrée le 25 décembre, ait été ignorée des chrétiens des trois premiers siècles. A partir du VIe siècle, des écrits anciens rapportent qu’une célébration de Noël est célébrée en l’église Sainte Marie Majeure à Rome, pendant la nuit du 25 décembre, autour des reliques de la crèche qui ont été rapportées de Bethléem. En fêtant la naissance du Christ le 25 décembre, les chrétiens ne célèbrent pas une date reconnue exacte du point de vue historique, ils célèbrent une réalité importante pour l’Eglise chrétienne : la manifestation du Christ sauveur sur la terre : « Dieu s’est fait homme en Jésus Christ et s’est abaissé jusqu’à nous ».
Selon la tradition, l'origine de la crèche
de Noël remonte à St François d'Assise. En 1223 il organisa une scène vivante
avant de célébrer la messe de Noël. Les premières étaient vivantes. Peu à peu
elles furent remplacées par des figurines.
L'histoire de la crèche de Noël s'est poursuivie par l'apparition des crèches dans les familles.
Pendant la révolution en France , les représentations publiques étant interdites, la crèche de Noël apparait dans les maisons. C'est l'origine de la crèche provençale qui est plus rustique que la napolitaine. Elle est issue de la familiarité avec la population des villages de Provence.
Pour les chrétiens catholiques, la crèche est un moyen de vivre le sens de la naissance de Jésus. Elle montre que Dieu a pris notre condition humaine : comment le Fils de Dieu est né, pauvre parmi les pauvres. La crèche de Noël : une occasion de passer dans une église pour la regarder et se recueillir, mais aussi de prier en famille.
LA PASTORALE DES SANTONS DE PROVENCE
Les santons sont importants, voici les principaux de la crèche provençale, mais il faut savoir que Jean-Louis Lagnela eu l’idée de construire les moules en prenant comme modèles ses propres voisins qui exerçaient différents métiers : ainsi les santons sont traditionnellement vêtus dans la mode populaire sous Louis-Philippe.
Outre l’Enfant Jèsu ou lou tant bèu pichot,Sant Jousè (saint Joseph), la Santo Vierge (la Vierge Marie), lou biou (le bœuf), l’ase (l’âne), li pastre (les bergers, les pâtres) et l'ange Boufarèu, apparaissent lou viei et la vièio (le vieux et la vieille), lou ravi (le ravi), Pistachié, lou tambourinaire (le tambourinaire). Ont été ajoutés aussi des santons qui représentent des petits métiers : lou pescadou (le pêcheur), la peissouniero (la poissonnière), lou pourtarié d’aigo (le porteur d'eau), lou bouscatié (le bucheron), la jardiniero (la jardinière), la masièro (la fermière avec les produits de la ferme), lou móunié (le meunier, avec son sac de farine), lou boulangié (le boulanger), lou banastaire (le vannier), l’estamaire (le rétameur), l’amoulaire (le rémouleur) et la bugadiero (la lavandière), le chasseur et le ramoneur. Apparaissent aussi le curé, le moine et lou Conse (le Maire) qui se mêlent avec l'Arlésienne, l'aveugle et son fils, le boumian et la boumiane (les Bohémiens).
L’ange Boufarèu est le messager de la naissance de l'enfant Jésus, celui qui souffle, il tient une trompette et guide les bergers vers la crèche. En général, il est suspendu au-dessus de l'étable où est couché le nouveau-né.
Les bergers, personnages bibliques puisqu'ils sont décrits dans la Bible, sont avertis par les anges et arrivent les premiers sur les lieux de la Nativité. La représentation qui en est faite est imprégnée de l'image populaire, soulignant que la crèche provençale est avant tout une pastorale. Au sens propre et au sens figuré puisqu'ils sont chargés de répandre la Nouvelle. Il est enveloppé dans sa grande cape qui le protège de la pluie et du mistral. Suspendues à son épaule, une gourde et une musette. Il brandit un bâton qui lui sert à réunir son troupeau et à le protéger des dangers.
Ils sont représentés de multiples façons, jeunes ou vieux, appuyés sur un bâton, debout ou à genoux devant l'enfant, un agneau parfois dans les bras ou sur les épaules.L’aveugle et son fils sont issus de la Pastorale Maurel, où ils sont nommés l’avugle e soun fieu. Le fils aîné de la famille, Chicoulet, a été enlevé et son père a tellement pleuré de chagrin qu'il est devenu aveugle. C'est pourquoi, appuyé sur son jeune fils, Simoun, il s'en va à la la crèche pour implorer l'enfant de l'aider à retrouver son aîné.
Toujours représenté s’appuyant sur l’épaule de son jeune fils, Simon (Simoun) ou Capus, l’aveugle est muni de sa canne. Homme d’un certain âge, sa barbe et ses cheveux sont gris. Son cadet le guide et tient son chapeau à la main en signe de respect pour son père.
Les boumians, ce sont les bohémiens, les nomades de la crèche. Le dénomination de boumian, courante en provençal, viendrait du fait qu'un comte de Provence aurait obligé les tziganes à vivre à la Sainte-Baume. Ces habitants de la baume (grotte) en gardèrent le nom.
Le boumian est toujours revêtu de vêtements aux couleurs criardes, d'une grande cape noire, un foulard rouge sur sa tête, affublé de cheveux longs et noirs ainsi que d'une barbe. Un grand couteau est accroché à sa ceinture. On le dit guérisseur et savant. La boumiane, un fichu noué sur la tête, porte un tambourin à la main et son enfant sur sa hanche. Sa jupe est longue et noire, son corsage coloré. Jeteuse de sort, elle lit les lignes de la main et dit la bonne aventure.
Ces deux personnages font peur car leurs savoirs dérangent et fascinent. Ce sont les seuls méchants de la crèche, accusés de voler draps et poules ou de de kidnapper les enfants. Lors de leur venue à la crèche, le couple rend à l'aveugle un de ses fils, Chicoulet, qu'il lui avait dérobé.
Du coup, ce ne sont pas un mais trois miracles qui vont se produire. L'aveugle retrouve la vue, il reconnaît son fils aîné qui lui tombe dans les bras. Et le boumian renonce à ses méfaits en promettant de mener une vie honnête.
Le Pistachié est un valet de ferme, coureur de jupon, poltron et un ivrogne, mâtiné de gros parleur et de grand fainéant. Assez naïf et un peu niais, il accepte de vendre son ombre au Boumian. Il apporte à la crèche deux paniers plein de victuailles. Le premier déborde de morue salée et de saucisses, le second est empli de fougasses et de pompes à l'huile. Marié à Honorine, la poissonnière. Il est aussi grand chasseur devant l'Éternel que maladroit. Mais miracle, lors de la Nativité, il va tuer pour la première fois de sa vie un lièvre en allant à la crèche. Il est affublé d'une tenue négligée, portant chemise et pantalon retenu par une seule bretelle.
Le Ravi, appelé lou ravi en provençal, est un personnage essentiel de la crèche. C'est l'idiot du village ( ou mieux, l'étonné , le simple de cœur ) et il porte bonheur. Le pauvre innocent n'a rien à offrir, mais se réjouit de cette naissance. Il est toujours représenté les bras levés au ciel en signe de surprise et d'allégresse.
Dans le village, il s'occupe de menus travaux (à l'intérieur du mas ou dans les champs), c'est un personnage des plus modestes qui vit d'habitude dans la crèche où a eu lieu la naissance. Il est habillé simplement, un bonnet sur la tête. On lui associe parfois la ravido (la femme ravie) et l'étonné (valet que l'on représente penché à la fenêtre du mas) dans le même état de ravissement.
Ce personnage fruste « est un incroyant qui s'étonne que des croyants veillent parce qu'ils croient qu'un Sauveur vient de naître cette nuit-là. Lui, a les pieds sur terre, il n'a d'attention que pour ce qui est terrestre : le boire, le manger, les plaisirs mais aussi la laideur, les guerres, le quotidien qu'il faut gagner à la sueur de son front ». Mais son ravissement à la vue de la naissance de Jésus en fait un homme nouveau et différent, il ouvre son cœur, et découvre le chemin du bonheur dans la simplicité.
Le maire est nommé lou conse en provençal. Premier magistrat de sa commune, il a revêtu ses plus beaux habits pour se rendre à la crèche et arbore son écharpe tricolore. Il est coiffé d’un haut-de-forme et porte un parapluie à la main. Une montre en or pend de la poche de son veston. Dans les Pastorales, il est prénommé Mathieu et officialise la naissance en inscrivant Jésus à l’état civil de son village.
Le curé, d’une bonhomie naturelle, souvent bedonnant et chauve, il apparaît comme complètement perturbé par cette Nativité. Les joues rouges, les mains potelées, il s'éponge le plus souvent son crâne chauve tout impressionné de « rencontrer son patron ».
Le moine, c'est François d’Assise , avec sa robe de bure, le saint patron des santonniers.
Le tambourinaïre, surnommé Guillaume, est représenté avec son tambourin et son galoubet. Par tradition, c'est lui qui mène la farandole. C'est un des sujets majeurs de la crèche provençale à laquelle il est indispensable.
Le tambourinaire est un notable, Thérèse Neveu l'appelait " Mestre Tapeno " . Vêtu d'un costume élégant, il porte un chapeau de feutre à larges bords, sous sa veste de velours noir, il a revêtu une chemise blanche nouée au col par un cordon, un gilet brodé, et son pantalon est serré par une taiole, ceinture typique de Provence constituée par une bande de tissu en laine rouge.
L'Arlésienne est très souvent présente dans la crèche en compagnie de son inséparable gardian. Celui-ci est toujours représenté à cheval avec sa cavalière et le couple évoque Vincent et Mireille popularisés par Frédéric Mistral dans sa Mirèio.
Le vieux et la vieille, s’appellent Grasset et Grassette. Ils sont souvent représentés assis ensemble sur un banc de la place du village ou debout, bras dessus, bras dessous. Toujours représentés avec de riches atours - leurs habits du dimanche - elle est emmitouflée dans son châle richement brodé, lui avec son foulard rouge noué en cravate. Traditionnellement Grasset porte un parapluie et Grassette un panier plein de victuailles.Tous deux sont escortés de l'ami Roustido, souvent muni d’un grand parapluie rouge, dont la tenue recherchée témoigne de la position sociale d'ancien notaire dans le village.
Monsieur Jourdan est un personnage de la Pastorale provençale Maurel et l'époux de Margarido (femme sur l'âne), réputée pour son mauvais caractère. Ils sont les derniers à avoir entendu l'appel des bergers et se dirigent vers l'étable. Margarido arrive sur son âne avec un grand panier chargé de victuailles. Tous les deux sont très élégants. Elle a revêtu ses plus beaux atours, son plus beau châle, sa coiffe avec toutes ses dentelles et lui porte gibus, lavallière, gilet brodé, bas blancs et chaussures à boucles d'argent.
Les rois mages, sont au nombre de trois : Melchior, le roi maure avec son turban sur la tête, Gaspard originaire des Indes souvent représenté à genoux, et Balthazar, le roi blanc. Richement vêtus, ils apportent chacun une offrande (or, encens et myrrhe) à l'enfant. Venant de très loin, ils sont en général représentés avec un ou plusieurs dromadaire(s) accompagnés d'un chamelier. Les rois mages arrivent traditionnellement devant l'étable le 6 janvier lors de l'Épiphanie.
En revenant de la crèche, Balthazar se serait arrêté aux Baux-de-Provence. Les seigneurs des Baux le tenant pour leur ancêtre portaient sur leur blason une étoile d’argent et leur cri de guerre était : « Al azar, Balthazar ! » (« Au hasard, Balthazar ! »)
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