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mercredi 26 mars 2014

QUAND LES SYMBOLES CATHOLIQUES SE RETROUVENT SUR LE BANC DES ACCUSES

REPORTAGE - Statues de Marie, crèches de Noël, tintement des cloches des églises… la présence de ces signes religieux qui habitent le quotidien sont de plus en plus fréquemment contestés devant les tribunaux au nom de la «laïcité».

L'objet du scandale et de la discorde s'appelle Marie. La Vierge Marie. Outre que l'oxymore ne manque pas de sel, la reine du Ciel est aussi l'objet d'un drôle de paradoxe: elle se retrouve devant la justice des hommes. Sur les bancs du tribunal administratif de Grenoble, au cœur d'une bataille juridique ubuesque qui électrise les 6 266 âmes de Publier, en Haute-Savoie. La fâcheuse, sise dans un parc de la commune depuis 2011, irrite la conscience des défenseurs de la laïcité. Il s'agit d'une «grave atteinte à la liberté de conscience des citoyens», «ce n'est pas dans les prérogatives d'un maire ou d'un élu de dire qu'un dieu ou une déesse existe ou n'existe pas», argumentent-ils. Un administré porte l'affaire en justice, suivi par une association de militants prônant la libre-pensée. Piqué au vif, le maire (DVG) vend la statue à une association cultuelle. Mais si elle n'est plus propriété du domaine public, la parcelle où elle est édifiée reste communale, elle. Qu'à cela ne tienne, l'élu décide de céder à la même association les 46 m² de terrain concernés. Au lieu de s'apaiser, les esprits s'enflamment. L'État, garant de cette grande valeur foncière, saisit la justice. «La manœuvre est impossible» puisque «le bien est toujours utilisé par le public ou affecté à un service public», juge la préfecture de Haute-Savoie qui se rend devant le tribunal administratif de Grenoble pour s'opposer à la cession de la parcelle. «Pour la vendre, il fallait d'abord qu'elle soit déplacée du domaine public», grince-t-elle.
De plus en plus de contentieux de ce type viennent parasiter le quotidien des collectivités et encombrer les tribunaux. Aux débats sociétaux sur le port du voile dans l'espace public, la viande hallal dans les cantines, les prisons ou les hôpitaux, s'ajoutent désormais des querelles de riverains sur le déboulonnage de statues, la débaptisation de places «Jean-Paul-II», le muselage des cloches d'église sonnant les heures, l'interdiction de crèches de Noël sur la place du marché... «On étire le principe de laïcité jusqu'à l'essorer, résume le maire d'un village du Nord, condamné par la justice à enlever les santons installés sur la place du village. On nous parle de radicalisation religieuse avec la montée des communautarismes, mais ce qui est sûr c'est qu'on assiste à la poussée d'un intégrisme laïc qui conduit à tous les excès», s'indigne-t-il.
Ces crispations sont si fortes que l'Observatoire de la laïcité, créé en avril dernier par le président de la République, vient d'éditer un guide à l'usage des maires et des élus locaux pour «gérer» ces différends. Un mode d'emploi rappelant la loi avec des outils pédagogiques, jurisprudence à l'appui, pour appeler à «une laïcité d'apaisement», comme aime à le répéter son président, le socialiste Jean-Louis Bianco. Il y a quelques semaines, à Scaër, dans le Finistère, c'est une maison de retraite qui a dû se séparer d'une Vierge à l'Enfant, au nom de la laïcité, sur plainte du parent d'un résident. La mosaïque trônait dans le hall d'accueil de l'établissement public, donnée par une association allemande amie de la commune depuis 20 ans.
À Noël, on s'en souvient, c'est la crèche des cheminots dans la gare SNCF de Villefranche-de-Rouergue, dans l'Aveyron, qui avait provoqué la polémique. Avec des santons, un «signe religieux ostentatoire», s'était plaint un usager, c'est à la neutralité d'opinion qu'on s'en prenait, c'est la laïcité qu'on pourfendait. Intolérable. Si bien que les agents qui avaient cette coutume depuis dix ans pour égayer leur gare l'avaient ostensiblement bâchée pour montrer leur mécontentement. «Une démesure ridicule!» avait alors confié auFigaroJean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité. «La présence de crèches sur la place du village, dans les maisons de retraite ou dans tout espace public est inadmissible, estime Yves Pras, président du Caedel Mouvement Europe et Laïcité. Non seulement cela ne respecte pas les autres façons de penser mais en plus cela ouvrirait la porte aux demandes des autres religions.»
À Boissettes, en Seine-et-Marne, ce sont les cloches de l'église qui ont cessé de sonner le 1er janvier 2014, sur décision de justice. Elles portaient elles aussi atteinte à la laïcité. Le couple plaignant, fraîchement installé dans la commune, a gagné, la cour d'appel de Paris s'étant appuyée sur la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État pour rendre son arrêt. Pour que les sonneries soient licites, a-t-elle dit, il eût fallu prouver qu'elles relevaient d'«usages locaux» antérieurs à la loi 1905. Faute de témoignages ou d'enregistrements de l'époque, naturellement la messe était dite.
«On utilise l'arme du droit dans une société qui s'est de plus en plus judiciarisée»
Philippe Portier, directeur du Groupe sociétés, religions, laïcités au CNRS
Si crèches, cloches et statuettes sont attentatoires à la sacro-sainte laïcité, quid d'une reproduction d'un Caravage ou d'un Michel-Ange sur le mur d'une MJC ou d'un récital de musique sacrée dans une salle des fêtes? Que dire du calendrier de l'Avent affiché dans le coin des petits à la bibliothèque municipale? Que dire du calendrier tout court qui, peuplé de saints et fêtes religieuses, organise la vie et le temps de la cité? «Mais pourquoi renier la tradition et tous les signes témoins de notre histoire, de notre culture et de notre patrimoine?» se demande Rémi, un maire du Perche qui ne croit «ni à Dieu ni à Diable». Parce que «l'exculturation et la déculturation de nos sociétés sont à l'œuvre, répond Philippe Portier, qu'elles sont une des conséquences de l'individualisation du monde: on ne se reconnaît plus dans les signes communs, ils ne font plus sens. Ces signes d'une tradition universellement partagés autrefois sont devenus aujourd'hui des affirmations de prosélytisme.» Pour lui, une des raisons principales de ce «zèle antireligieux obsessionnel» est «la stigmatisation de l'islam ces dernières années», qui a eu «un effet de rejet sur le christianisme».
À l'inverse, provocations et détériorations contre les symboles de la laïcité se multiplient aussi dans l'Hexagone. Des «arbres de la laïcité» sont régulièrement décapités, à Angers ou encore à Bordeaux, des allégories de la laïcité en statue ou en fresques sont taguées, les plaques indiquant «place de la Laïcité» sont dévissées. Au cabinet du Défenseur des droits, Dominique Baudis, on dit être «de plus en plus saisi pour trancher les contentieux de l'expression religieuse». Pour un magistrat parisien, ces crispations viennent du fait qu'«on est dans un gué du point de vue du droit». La loi de 1905 «a été faite pour la religion catholique, veut-il rappeler, or avec la montée des autres religions et la pression sociale, on se pose des questions que la loi ne pouvait prévoir, par définition». Mais, pour lui, «on doit respecter les particularismes mais ne pas les ériger en système».
Le «djihad laïc», comme le surnomme une sociologue des religions, compte de nombreuses victoires juridiques
Nerf de «l'ultraneutralisation» de l'espace public, les signes religieux ne sont que la partie ostensible de cette radicalité qui se diffuse plus discrètement dans les esprits. Il y a quelques semaines, la visite du château de Vincennes des élèves d'un collège public de Bagnolet vire en eau de boudin, au moment où l'enseignant fait passer le groupe par la case chapelle. Une poignée de récalcitrants refuse d'entrer. On crie au conflit d'opinions, au prosélytisme, à la violation de la laïcité. Les contestataires, le lendemain, seront convoqués par le directeur de l'établissement scolaire avec profs et parents pour préciser à tous cette grande différence contenue dans une seule petite lettre: cultuel et culturel.
Le «djihad laïc», comme le surnomme une sociologue des religions, compte de nombreuses victoires juridiques. Très actifs auprès des tribunaux, les partisans de la libre-pensée, farouches défenseurs de la laïcité, ont récemment obtenu du tribunal d'instance de Châteauroux la radiation de dix moines de Fontgombault (Indre) des listes d'électeurs de la commune. Ils traquent aussi la moindre subvention des collectivités en faveur de l'enseignement privé ou de l'organisation de fêtes patronales. C'est ainsi, il y a deux ans, qu'ils ont fait condamner une commune du Limousin à cesser le financement d'une procession ancestrale, qui aurait disparu sans cela, et à rembourser les aides octroyées. Idem à Lyon où le cercle laïc Maurice Allard a gagné un procès contre la ville qui avait donné 6 000 euros pour l'organisation annuelle du «pardon des mariniers», fête qui met à l'honneur tout un week-end la batellerie sur le quai Rambaud avec des activités portuaires mais aussi la célébration d'une messe. Autant de «violations» qui font l'objet d'un «livre noir» appelé aussi «inventaire laïc» où elles sont dûment consignées département par département...
Pour autant, nuance le chercheur Philippe Portier, «il ne faut pas prendre la minorité, même active, pour une majorité. La plupart des citoyens se retrouvent dans une conception patrimoniale du fait religieux, un vaste mouvement recherche aujourd'hui du réenracinement, du repère, pour construire le vivre ensemble».
C'est bien pire que cela, nous entrons dans une dictature qui ne veux pas dire son nom et qui nous amène à grand pas vers la perte de nos valeurs de nos idées, de nos habitudes, de nos us et coutumes. je préfère voir dans un square une statue de la vierge de Jésus ou d'un Saint que certaines horreurs que l'on voudrait nous faire prendre pour de l'art, et que ceux que cette vue chiffonne ou révulse... qu'ils aillent voir ailleurs.
14:26, le 26/03/2014 Répondre Refusé



4 commentaires:

  1. Cette laïcité est le leit motiv pour détronner le christianisme et le catholicisme en particulier dans notre pays au profit de l'autre ! Alors les pouvoirs publiques ont beaucoup à faire, et tous les petits calvaires que vont-ils en faire ? ! Nous devons résister ! Le plus dangereux est Peillon, un vrai suppot de satan !

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  2. OUI Mireille et Monique, voici un article l'illustrant:

    Deuxième mosquée pour Colombes, Philippe Sarre, le maire socialiste, est-il islamophile et christianophobe ?

    Ils avaient déjà la Mosquée Mohamed V et deux salles de prière (Salle Audra et Salle des Côtes d’Auty). Ils auront leur seconde mosquée, dont la construction coûtera 5.6 millions d’euros (financés comment et par qui, en échange de quoi ?) d’une surface de 2000m2, construite sur un terrain de 3000m2, accordé par le maire socialiste Philippe Sarre aux musulmans de Colombes.

    Le terrain est estimé au prix de 4 millions d’euros, mais il a été loué par la mairie 1€ par an pendant 99 ans, ce qui surprend pour un élu socialiste détenteur de la morale universelle, puisque la loi sur la laïcité interdit ce déguisement grossier de financement du culte.

    En revanche, en octobre 2012, les Coptes de Colombes descendaient dans la rue pour manifester contre le maire qui avait décidé de préempter le terrain de 600m2 attenant et le pavillon qu’ils destinaient à agrandir leur église. Les Coptes envisageant d’y installer des salles de catéchèse, ce que le maire n’a pas apprécié, déclarant "je ne veux pas que la parcelle soit entièrement dévolue à l’église et à ses besoins". Les Coptes ne demandaient aucune aide financière.

    (26 février 2014, Hervé Roubaix, Dreuz info)



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  3. Bonjour, étant du Cercle Maurice Allard que vous nommé dans votre article, je tiens à apporter des précisions. Si nous avons gagné au Tribunal Administratif, concernant "le pardon des mariniers", c'est parce que la Mairie n'a pas respecté la loi de 1905 ! Il ne s'agit pas que d'une fête avec une messe, mais d'une subvention publique payée par tous (+ de 65% des français sont attachés à la laïcité) à une association cultuelle ! De plus, les croyants sont assez nombreux pour financer leur activité sans avoir des subventions publiques, à l'heure où on nous dit qu'il n'y a plus d'argent. Venez voir les cantines scolaires lyonnaises, manque de place, grève à répétition des cantinières, il a des priorités! Enfin, le Cercle Maurice Allard a aussi déposé des recours contre la réfection du Temple protestant, la subvention du Maire de Lyon contre la subvention pour le Conseil Régional du Culte Musulman. Nous venons aussi de déposer un recours contre la Région qui a voté une subvention de 20 000 euros pour l'anniversaire des 20 ans de la Mosquée de Lyon ! La Région ferait mieux de développer les transports en commun c'est dans ses compétences, plutôt que de financer les cultes et les communautarismes! Nous ne sommes donc pas dans une logique dite "christianophobe", nous voulons le respect de la loi de 1905 !

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    1. Monsieur merci d'avoir apporter votre réflexion.
      Toutefois, par cette laïcité extrémiste/laïcarde ce sont nos traditions nos us et coutumes de notre pays que l'on tue et qui fait place aux communautarismes qui ne nous correspondent en aucun point ! Certains pays du Golfe ne se posent pas la question de ménager ou pas notre susceptibilité!...L'argent de l'or noir a de sacrées vertus apaisantes et lénifiantes et entraîne chez nos dirigeants un peur pathologique, l'aboulie, qui les empêche d'agir! Nous constatons cela tous les jours.
      Lire jusqu'à la fin en particulier, et vous aurez des preuves de la complicité de nos élus qui ne cessent d'attaquer notre vieille religion et...de subventionner la religion de MAHOMET et des orthodoxes salafistes qataris et saoudiens auxquels nos présidents successifs déroulent le tapis rouge.
      Alain JUPPE à Bordeaux a bien aidé TAREK OUBROU iman bordelais salafiste à mettre la main sur les 5,5 Ha de l'ancienne gare d'Orléans face aux Quinconces, afin d'y installer un bel ensemble religieux et prétendument culturel(!) dont une très grande Mosquée...et il intervint pour qu'il fut fait chevalier de la Légion d'honneur.
      A Paris, l'ancienne copine de Not' Pdt vient de faire voter une subvention de 70 000 euros pour fêter la fin du prochain ramadan et ainsi de suite un peu partout en FRANCE!..Je n'ai pas le souvenir que son prédécesseur actuellement en TUNISIE!... ait fait pareil vis à vis des chrétiens. Deux poids deux mesures, donc en plus recours en Tribunal administratif!
      Mais, certes après avoir changé le peuple car le peuple vote mal, ils poursuivent le changement qui nous coûte bonbon, un peu comme au Mexique en 1926, qui déclencha la révolte des paysans "Cristeros" au nom de "Viva Cristo Rey" et qui coûta la vie à environ 250 000 mexicains. Un film actuellement à l'affiche :" Cristeros, un combat pour la liberté" de l'américain Dean Wright et qui passa discrètement à CANNES, car nos bons journalistes/kapos aux ordres se sont bien gardés d'en faire la publicité ; et nos gouvernants nous demanderont de les protéger demain lorsque la charya sera décrétée, et afin de ne pas se faire couper la gorge selon les préceptes du CORAN en bons mécréants qu'ils sont avec les apostats.
      Comme chacun sait, le sang du peuple n'a aucune valeur, mais celui des élus de la république SI!...
      Voyez ce qui a été réservé aux syriens chrétiens par les fondus de l'armée syrienne libre...avec quelques représentants de "che' nous" bien intégrés et bien assimilés!...

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