MYRET ZAKI explique « la crise
Chypre: les épargnants paient à la place des spéculateurs
Une des choses les plus mal comprises, dans la crise chypriote, est sans doute l'essentiel : à savoir sa cause principale, qui n'est autre que la spéculation contre la zone euro. Ce phénomène est si mal identifié, qu'on arrive aujourd'hui à faire passer l'idée qu'il serait légitime d'aller chercher dans les poches des épargnants ce qui a été pris aux banques par la spéculation massive contre la dette souveraine de la zone euro. Or les épargnants locaux n'ont aucune responsabilité dans cette affaire, et un transfert de richesses s'opère des populations vers l'élite sophistiquée, non régulée et non sanctionnée de la finance, en dehors de tout contrôle démocratique.
Les épargnants chypriotes, dont les comptes de plus de 100'000 euros seront potentiellement taxés jusqu'à 50% ou 80%, vont en réalité payer pour compenser ce que des hedge funds ont pillé à la zone euro, trois ans durant. La crise trouve ses origines fin 2009, dans les attaques spéculatives anglo-saxonnes qui ont ciblé de manière concertée la zone euro, et qui ont coulé le pays voisin de Chypre, la Grèce, alors que les banques chypriotes détenaient de grandes quantités de dette grecque, comme l'explique clairement l'agence Standard & Poor's.
L'effondrement de valeur des obligations grecques détenues au bilan des banques de Chypre est bien la cause principale de la crise de solvabilité de ces banques. Ces obligations grecques s'étaient effondrées suite aux paris baissiers virulents des hedge funds, paris directement responsables de la hausse des taux d'intérêt grecs qui a provoqué la strangulation financière d'Athènes. En 2010, sur les 300 milliards de dollars que représentait la dette grecque, on recensait un volume disproportionné de 85 milliards de paris baissiers de hedge funds utilisant des Credit Default Swaps (CDS).
Les porteurs d'obligations grecques, observant ce signal alarmant du marché des CDS, ont à leur tour vendu massivement, provoquant l'effondrement que l'on sait. La détérioration des dettes attaquées des petits pays a ensuite fragilisé les bilans des banques de la zone euro, y compris celles de Chypre.
Entre 2009 et début 2012, des fonds comme Brevan Howard, Caxton Associates et GLG Partners ont gagné des sommes colossales sur ces paris contre la dette en euros. Fin 2011, trois de ces fonds ont généré 3 milliards de dollars en 2 mois seulement, en coulant par exemple la dette portugaise, et leurs gains représentaient la moitié de l'austérité que devra consentir le Portugal en 2013, ou de la somme que doit à présent trouver Chypre pour accéder à l'aide de l'UE.
Pour avoir une idée de tout le pillage qui a eu lieu, il faudrait additionner tout ce qu'ont gagné, en pariant contre l'Europe, les fonds de Paul Tudor Jones, Soros Fund Management, Brigade Capital, Greenlight Capital et SAC Capital Management, mais aussi John Paulson, ainsi que les principales banques intermédiaires sur ces stratégies que sont Goldman Sachs, Bank of America et Barclays. Mais seuls quelques-uns de ces fonds dévoilent leurs stratégies et les profits qu'ils en tirent.
En lisant la presse spécialisée financière, on comprenait tout de suite que les mêmes 5 milliards d'euros que le Portugal demandait aux Portugais d'économiser en 2013 étaient ceux que les fonds spéculatifs avaient raflés en 2011 en dégradant la dette du Portugal et de ses voisins. La totalité des gains arrachés sur le dos des Etats de la zone euro par ces raids baissiers dépasse l'entendement.
Privés de dizaines de milliards par la spéculation qui a fait rage jusqu'à mi-2012 (quand la BCE l'a stoppée par sa politique « bazooka »), les gouvernements ruinés ne peuvent aujourd'hui que se tourner vers leurs populations, non coupables mais captives: les contribuables, les salariés, les retraités et à présent, les épargnants. Et l'ignorance au sujet du mécanisme (certes complexes) d'aspiration des richesses de la zone euro fait le reste..
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Etienne Chouard La Mutinerie :
Étienne Chouard, né le 21 décembre 19561 à Paris, est un enseignant français, professeur d'économie et de droit dans un lycée à Marseille. Principalement connu comme blogueur, il a bénéficié d'une certaine notoriété en 2005 à l'occasion de la campagne du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe en argumentant pour le « non ».
Depuis lors Étienne Chouard, qui déclare « chercher la cause principale des injustices sociales », étudie différents régimes démocratiques et constitutions. Il défend notamment le système du tirage au sort et soutient qu'une nouvelle assemblée constituante devrait être basée sur cette méthode. Il défend également le référendum d'initiative populaire et soutient que le véritable suffrage universel est le vote direct des lois par les citoyens. Il qualifie l'Union européenne « d'épouvantable piège » qui met en place un « chômage institutionnalisé », et dénonce fréquemment le « sabordage monétaire » que constitue selon lui l'abandon de la création monétaire publique vers les banques privées. Dans une moindre mesure il soutient également l'idée du revenu de base inconditionnel.
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